Voici un résumé de la persécution subie par l’auteur Kareem El Hidjaazi depuis près d’un an par les services de renseignements belges et français ainsi que par le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin :
[Témoignage de l’auteur]
Lors de la sortie de mon ouvrage Nègres et islamistes, les convergences d’une lutte culturelle, mon employeur m’a convoqué pour m’informer qu’il avait reçu une note des services de renseignements belges (la Sureté d’État) l’informant que j’étais fiché S pour « profil radical ». Etant donné mon secteur d’activité, il n’était plus possible pour mon employeur de poursuivre notre collaboration. Je me suis donc retrouvé sans emploi et sans revenu du jour au lendemain.
Sidéré par la situation, j’ai alors décidé de prendre un avocat et de faire appel à ce fichage discriminatoire grotesque. Ainsi, nous avons eu accès au rapport en question qu’un analyste médiocre travaillant dans les services de renseignements avait rédigé à mon encontre. Ne contenant que quatre pages, le rapport était un tissu de mensonges, de clichés islamophobes et d’interprétations tendancieuses et fantaisistes de ma pratique religieuse. Les accusations non fondées qu’il comportait n’avaient d’égales que l’ignorance et l’incompétence de leur auteur en matière d’islam.
L’analyste des RG en question, qui était supposé prouver mon profil « radical », avait clairement été endoctriné par la propagande antimusulmane qui sévit actuellement en France. Il réitérait les mêmes accusations diffamatoires et les mêmes raccourcis douteux à l’égard des musulmans pratiquants. À l’instar d’un fidèle perroquet, ce dernier s’appuyait sur les thèses zémouriennes et kepeliennes que l’on vomit quotidiennement sur les plateaux à buzz de CNews, BFM TV et autres chaines de propagande.
LES REPROCHES
Dans le rapport en question, j’étais décrit comme « un dangereux militant islamiste radical » et « un prédicateur salafiste extrémiste » qui avait ouvert « un centre d’arabe au Caire pour accueillir les extrémistes et jihadistes du monde entier ». J’aurais étudié dans « des centres extrémistes » à l’étranger et à travers mes ouvrages et mon site, je mènerais « une propagande contre le gouvernement français en l’accusant d’islamophobie d’État », chose que l’analyste considérait comme un signe de radicalisation par excellence.
Cette dernière accusation était en effet le principal reproche des RG à mon encontre. Il s’agit, rappelons-le, du thème principal de mon dernier ouvrage Nègres et islamistes, les convergences d’une lutte culturelle. Le second ouvrage cité à maintes reprises dans le rapport est L’acculturation des musulmans de France, la dernière conquête coloniale qui met au grand jour la politique néocolonialiste du gouvernement français. En effet, en Belgique les musulmans peuvent perdre leur emploi s’ils mettent sur papier ce qu’affirment pourtant de nombreux spécialistes ainsi que des organisations internationales des droits de l’homme. Il semble que pour critiquer l’islamophobie d’État de la France impunément, il faut avant tout bénéficier d’un privilège blanco-laïc.
MA RÉPONSE ARGUMENTÉE AU RAPPORT
Avant de passer devant l’Organe de recours pour être entendu dans le cadre de ma procédure d’appel, j’ai rédigé une réponse détaillée de 28 pages dans laquelle j’ai mis au jour, une par une, l’ensemble des contre-vérités que contenait le rapport qui m’accablait. En outre, mon argumentaire démontrait l’incompétence rare de son auteur, son inculture manifeste ainsi que sa vision ouvertement raciste des musulmans pratiquants.
Ma réponse était purement factuelle et si convaincante que lors de mon apparition devant l’organe, le juge ne m’a posé qu’une seule question : « pourquoi les RG t’en veulent-ils à ce point-là ? ». Je lui ai répondu que je l’ignorais et que c’était une question qu’il fallait plutôt leur poser. J’avais ajouté que je soupçonnais les autorités françaises d’être derrière tout cela, sachant qu’elles ne supportent pas la moindre critique à l’égard de leur régime. J’avais évoqué les appels téléphoniques de Macron aux rédacteurs en chef de grands journaux américains et britanniques exigeant le retrait des articles dénonçant la politique islamophobe de son gouvernement. Ces faits étant avérés, il n’est donc pas à exclure que les RG français aient effectivement joué un rôle dans cette tentative de musèlement.
Le juge a alors dit qu’il allait devoir convoquer l’analyste des RG pour lui demander plus d’explications, car le contraste entre ce que ce dernier avait pondu dans son rapport et les arguments factuels que j’évoquais pour ma défense était tellement énorme que les magistrats ne savaient plus qui croire. Quelques mois plus tard, l’analyste des RG a donc dû se présenter à son tour devant l’Organe de recours pour être interrogé. Au lieu d’avouer qu’il avait rédigé un grotesque rapport diffamatoire, celui-ci s’est mesquinement enfoncé davantage dans une nouvelle série de mensonges et de calomnies qu’il a compilés dans un nouveau rapport de 8 pages. Il a, bien entendu, nié en bloc qu’il avait été en contact avec les RG français pour mon dossier, chose que je peux aujourd’hui contester par des preuves.
DEUXIÈME AUDITION DEVANT LES MAGISTRATS
À nouveau, j’ai eu accès à mon dossier avec mon avocat pour lire le nouveau rapport ; et à nouveau, j’ai écrit une réponse argumentée de 61 pages dans laquelle, par la grâce d’Allah, j’ai pu définitivement mettre fin aux accusations stupides et fallacieuses des RG à mon encontre. J’ai par ailleurs pu démontrer que des signes de radicalisation inquiétants étaient présents chez l’analyste des RG à l’origine des rapports, du fait que celui-ci adhérait à des conceptions et à des visées racistes et xénophobes qui, dans le cadre légal des missions de la Sureté d’État en lien avec l’extrémisme, peuvent justifier une fiche S. Les journalistes, chercheurs et historiens qui ont lu ma réponse étaient tous profondément outrés de voir qu’en 2021 des services de renseignement procédaient toujours d’une manière aussi fourbe et amatrice.
J’ai ensuite été interrogé une seconde fois par les magistrats de l’Organe de recours qui avaient à ce stade-là bien compris que le rapport des RG n’était basé sur aucune preuve tangible. J’ai eu la chance de tomber sur trois juges très intègres qui s’en sont tenus aux faits, à la loi belge ainsi qu’au droit international et non aux fabulations et allégations délirantes de l’analyste des RG. Les trois magistrats sont ainsi allés au bout de leur mission et ont pu saisir l’inexactitude, la malhonnêteté et la fourberie du rapport des RG que j’avais dénoncées dans mes deux réponses détaillées, chose qui est tout à leur honneur.
LE VERDICT
Deux mois plus tard, les magistrats de l’Organe de recours ont rendu leur verdict. Ainsi ils ont jugé que l’avis négatif pour « profil radical » à mon encontre ne pouvait être maintenu. Ils ont établi que mes écrits faisaient partis de ma liberté d’expression et ont transformé l’avis négatif en avis positif. Leur décision est d’ailleurs sans appel, ce qui veut dire que ma fiche S a été supprimée et que je vais pouvoir engendrer des poursuites judiciaires contre les RG belges qui, par leurs calomnies évidentes, m’ont privé d’emploi et de revenus durant une très longue période.
Cette victoire n’est pas seulement une victoire contre l’abus systémique et les dérives des RG belges et français, c’est aussi une victoire contre la propagande d’État véhiculée en France à l’égard des musulmans pratiquants. En effet, l’ensemble des prétextes évoqués pour me qualifier de « personne radicalisée » n’a aucun fondement juridique solide. Bien au contraire, elles prouvent la radicalisation de certains analystes des RG belges qui sont incapables de comprendre qu’ils ont été endoctrinés par des thèses xénophobes pondues en France que l’ensemble des organisations des droits de l’homme dénoncent comme étant arbitraires et abusives. Plutôt que de s’en tenir au droit international et à la DUDH, les analystes francophones parmi les RG belges préfèrent prêter allégeance à une France lourdement condamnée pour ses dérives sécuritaires discriminatoires en adoptant sa politique de persécution des musulmans.
DARMANIN PORTE PERSONNELLEMENT PLAINTE
Une semaine après ma victoire devant l’Organe de recours, je reçois un appel de la police judiciaire de Paris (alors que je me trouvais à l’étranger) m’informant que Gérald Darmanin a décidé de porter plainte contre moi. L’agent français m’a informé que la plainte concerne mon écrit Le Mufti de l’intérieur, les racines idéologiques du manifeste Darmanin écrit huit mois auparavant. Celui-ci était en fait une réponse détaillée au pamphlet incendiaire de Darmanin Le séparatisme islamiste, manifeste pour la laïcité dans lequel il s’attaque aux musulmans non-assimilés en reprenant les thèses de militants islamophobes.
Cette plainte ressemble à une tentative d’intimidation d’un ministre en quête de buzz et d’une vengeance de la part des RG belges et français pour leur défaite cinglante devant l’Organe de recours. Comme ces derniers se sont fait humilier devant les magistrats, ils ont très probablement fait appel à Darmanin pour les sortir de l’embarras. Ce dernier se serait alors précipité pour porter plainte contre moi, ignorant qu’en Belgique ce type de plaintes non fondées ne sont pas prises au sérieux.
Je compte désormais publier ma réponse détaillée au rapport des RG afin que le monde saisisse l’incompétence, la malhonnêteté et les préjugés discriminatoires qui règnent au sein des RG qui, rappelons-le, ont particulièrement été dérangés par mes ouvrages sur les mécanismes et les rouages historiques du racisme d’État français…
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>> LIRE LA 2e PARTIE ICI
7 commentaires
Bravo à vous, votre témoignage, votre lutte et vos victoires sur l’islamophobie d’état en France, en Belgique et ailleurs est magnifique.Malheureusement la politique islamophobe française s”est répandue dans toute l’ Europe. Beaucoup de musulmans subissent ces injustices, sont fichés S sans même le savoir, subitement ne trouvent plus d’emploi, sont regardés et traités de façon hostile du jour au lendemain même dans le cadre de soins (dentiste, medecin, etc). C’est mon cas et je soupçonne fortement les autorités de m’avoir fiché S et activement diffamé au niveau local ce qui m’a mis dans une situation terrible. C’est quasiement une éxécution et une mort sociale. En tous cas félications pour avoir eu gain de cause. Allahu mabarek
qu’Allah te protège !
Continue.
Amin wa iyaak
Assalamoualeykoum,
Bravo, et merci…
Vivant de plein fouet, exactement tout ce qui est pertinemment exposé, je témoigne que toute l injustice que ces individus ns font subir, nous rendrons encore plus fort, et les diminueront toujours plus, chaque jours…
En tant que femme, je témoigne qu ils s en prennent a nos enfants, nous faisant ainsi vivre l’insupportable dans l Humanitude, et déshumanisent ainsi les plus faibles, nos enfants…
Quand à ns, femmes, si nous ne sommes pas suffisamment fortes dans nos connaissances culturelles, fondamentales, religieuses, ns plions et nous nous soumettons à eux, rien qu à eux! Je vous laisse donc vous imaginer le chao totale de notre nation, puisque le rôle de la femme dans la société musulmane, est incontestablement un des plus importants, la femme étant l école de toute nation, elle éduque les Hommes de demain.
Enfin, la liberté a bel et bien un prix, n’oublions pas ,qu elle nous mènera coûteusement, wal hamdoulillah, à l endroit rêvé de l Humanité, l endroit où, eux, n iront jamais.