En contemplant le monde musulman d’aujourd’hui, il est assez malaisé de concevoir l’idée que celui-ci ait connu un âge d’or et une civilisation qui, unifiée par la langue arabe et la religion, a grandement contribué à la culture et aux sciences en Europe. Les faits sont là et le musulman ne peut que dresser un bilan accablant du monde arabo-musulman où l’analphabétisme est largement répandu et le système d’éducation en ruine.
En cherchant des remèdes aux maux de la Oumma, cette observation peut s’avérer salutaire, mais pas salvatrice. Des solutions réalistes et viables ne sont qu’envisageables si elles contiennent un diagnostic de la racine des problématiques contemporaines ainsi qu’une étude des facteurs qui ont mené à la destruction de l’enseignement au sein du monde islamique. Et qui dit destruction, dit très souvent colonisation…
Références
↑1 | Voir « La France, peut-elle réformer l’Islam ? » |
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↑2 | En Islam, le nationalisme est condamné au même degré que le racisme. |
↑3 | « Majm’a al-Fiqh al-Islâmi », Vol.4, p.699 |
↑4 | Voir « Les Origines de l’Acculturation du Monde Musulman`» |
↑5 | Le général Kléber, sous l’ordre de Napoléon, avait envoyé entre 500 et 600 Égyptiens en France pour y être formés. |
↑6 | C’est ce qu’affirme le diplomate britannique Evelyn Baring dans « Modern Egypt », p. 235 |
↑7 | L’Égypte resta sous occupation militaire durant 40 ans, jusqu’en 1922. Le gouvernement en place fut entièrement sous le contrôle de l’Empire britannique. |
↑8 | Evelyn Baring, “Modern Egypt”. |
↑9 | Leila Ahmed, « Women and Gender in Islam ». |
↑10 | Robert L. Tignor « Modernization and British Colonial Rule in Egypt, 1882–1914. » |
↑11 | En 1896, il y avait 631enseignants égyptiens (officiels) et 92 européens. En 1906, ils furent 794 Égyptiens et 160 Européens. |
↑12 | Evelyn Baring, « Modern Egypt », p. 293. |
↑13 | Pour Baring, le raisonnement n’était flexible que chez la personne qui accepte le procès d’occidentalisation. |
↑14 | « Majm’a al-Fiqh al-Islâmi », Vol.4, p.700 |
↑15 | Mahmoud Shâkir, « Risâla Fi al-Tarîq ila Thaqâfatina » |
↑16 | « Majm’a al-Fiqh al-Islâmi », Vol.4, p.699 |
↑17 | Evelyn Baring, « Modern Egypt », p. 5. |
↑18 | Les écoles locales où les enfants apprenaient l’arabe, les mathématiques et le Coran. |
↑19 | Le nombre d’écoles sous régulation coloniale augmenta ainsi de 310 écoles avec 7536 étudiants en 1898 à 4432 écoles avec 156 542 étudiants en 1906. |
↑20 | Robert L. Tignor « Modernization and British Colonial Rule in Egypt, 1882–1914. » |
↑21 | « Majm’a al-Fiqh al-Islâmi », Vol.4, p.699 |
↑22 | Evelyn Baring, « Modern Egypt », p.226 |
↑23 | Ce concept est basé sur le poème « Le Fardeau de l’Homme Blanc » écrit en 1899 par Rudyard Kipling (Bombay 1865 – Londres 1936). Le poème devint le symbole de l’eurocentrisme (ou plutôt celui du racisme eurocentrique) justifiant la colonisation en tant que mission civilisatrice. |
↑24 | Dunlop fut conseillé à Baring par son partenaire de tennis. |
↑25 | Robert L. Tignor « Modernization and British Colonial Rule in Egypt, 1882–1914. » |
↑26 | Robert L. Tignor « Modernization and British Colonial Rule in Egypt, 1882–1914. » |
↑27 | En 1875, le français fut, de loin, la langue étrangère la plus enseignée dans les écoles publiques. Avec la réforme britannique, l’enseignement du français connaîtra un recul très net entre 1906 et 1922. |
↑28 | Ceci fut bien entendu le cas dans tous les pays colonisés et cela explique pourquoi dans les pays du Maghreb, par exemple, on enseigne aujourd’hui Voltaire plutôt qu’Ibn Khaldoun. |
↑29 | Robert L. Tignor « Modernization and British Colonial Rule in Egypt, 1882–1914. » |
↑30 | Charles William Richard Long, « British Pro-consuls in Egypt, 1914–1929: The Challenge of Nationalism. » |
↑31 | Mahmoud Shâkir, « Risâla Fi al-Tarîq ila Thaqâfatina » |
↑32 | Journal al-Ahrâm, 18 mars 1897 |